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Le septième chant

Alexandre Garabédian





















Ce thriller historique, sur fond de Chants de Maldoror, met en scène un jeune homme, miraculeusement en vie après un accident(?) à la suite duquel il a perdu la mémoire. De multiples ennemis surgissent, donnant à son existence une 
ambiance très mouvementée et angoissante, et ce d'autant que l'adversaire n'est pas clairement identifié (comment pourrait-il en être autrement quand on est amnésique ?). Tous ces personnages sont à la recherche du septième chant d'Isodore Ducasse, comte de Lautréamont, au cœur de l'énigme. Que contient ce chant, qui sème autour de lui folie, crimes et dévotion aliénante ? 

Points forts

  • l’évocation du poète, qui incite à le (re)découvrir
  • le cadre : Paris au 19ème siècle bien mis en scène
  • l’allusion discrète au détour d’une phrase à Jean-Baptiste Grenouille, héros de Patrick Süskind
  • les pauses, où l’auteur s’adresse au lecteur en lui rappelant qu’après tout, il ne s’agit que d’un roman et qu’à tout moment, tout peut basculer au bon vouloir de celui qui tient la plume (un clavier serait ici anachronique). A double tranchant, cependant cela crée une rupture dans le rythme, qui nuit à l’intérêt pour le scénario
  • tous les ingrédients d’un thriller sont là : le back ground historique et littéraire qui donne  un parfum d’authenticité, la lettre difficile à déchiffrer et signée à l’hémoglobine, les faux amis et vrais ennemis interchangeables, le héros traqué, naïf, affaibli, manipulé comme une marionnette.

Points faibles :

Et pourtant il manque un tout petit quelque chose pour être complètement accro. Est-ce le style d’écriture, très riche, très recherché : l’auteur use et abuse de la métaphore, de la litote, et de l’hyperbole, au risque de donner un caractère sophistiqué à l’ensemble, qui ne convient pas forcément à l’ambiance d’un thriller. Certes les phrases sont belles, bien développées mais leur apprêt met un frein à la connivence qui devrait se créer entre l’intrigue et le lecteur, amenant ce dernier à mobiliser ses hormones du stress au même titre que le héros.

L’ensemble reste cependant agréable, et mérite les quelques heures passées sur les traces de l’auteur des Chants de Maldoror

Merci aux éditions Pierre Philippe et aux Agents Littéraires pour ce partenariat très apprécié


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