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Cent ans

Herbjørg Wassmo




  • Poche: 600 pages
  • Editeur : 10 X 18 (18 octobre 2012)
  • Collection : Domaine étranger
  • Langue : Français
  • Traduction (Norvégien) : Luce Hinsch
  • ISBN-10: 2264055464
  • ISBN-13: 978-2264055460






En comparaison avec  l’immense (à plus d’un titre) livre de Dinah, saga familiale potée par une héroïne hors du commun, Cent ans apparaît comme un récit édulcoré, simplement en raison de la personnalité de ces trois générations de femmes, plus ternes peut-être, plus humaines sûrement, dans un récit plus intimiste.

C’est là la principale différence, car l’on retrouve  le cadre particulier de cette Norvège septentrionale, où le progrès arrive à pas feutré, porté par ceux qui perçoivent le vent du changement. La vie est dure, physiquement, mais la beauté de l’environnement qui séduit au fil des saisons, sans lassitude, rend acceptable ces contraintes. Et puis, à cette époque, les progrès de la communication sont trop embryonnaires pour susciter des envies que l’on interprète en besoin. C’est un séjour à Christiana (future Oslo) qui accentue le contraste du décalage temporel entre la ville et les terres rurales du Nord, sans pour autant induire un reniement des racines pour la famille.

Terre éprouvée aussi, par l’occupation allemande et son lot de drames humains, perçus comme autant d’injustices.

Les faits relatés sont banals, ce sont les épisodes de vies ordinaires, quelle que soit l’époque : amours déçues, ambitions étouffées, conflits de couples ou ruptures familiales. C’est aussi le portrait de destin de femmes sacrément courageuses, que la tâche n’effraie pas et qui peu à peu s’usent avec la succession des grossesses.

La forme est un peu déroutante, car la chronologie est très fantaisiste et l’on se surprend en cours de lecture à revenir au début pour trouver un arbre généalogique, qui n’existe pas…Un petit effort de réflexion peut être nécessaire pour resituer les personnages lorsque l’on change d’époque d’un chapitre à l’autre.

Si je devais donner un conseil: commencer par celui-là avant de se plonger dans la trilogie de Dinah, qui a une dimension romanesque beaucoup plus marquée. A noter le plaisir tout de même de retourner dans Cent ans l’un des personnages de la trilogie de Dinah.

La bonne surprise siège dans la dernière phrase, qui peut en quelques mots apporter un éclairage différent sur ce que l’on a entre les mains. Je n’en dis pas plus. 




Fritz Jensen était allé chercher le livre et s'assit confortablement dans le meilleur 
fauteuil du salon. Puis sa voix s'éleva dans la pièce, transformant tout ce qu'elle contenait. Les meubles et les gens. Tout disparut aux yeux de Sara Susanne.


1 commentaire:

  1. Quand je me suis plongée dans ce livre par hasard, je ne savais même pas à quoi m'attendre car je n'avais jamais entendu parler de l'autrice.
    Il est vraiment magnifique ! ❤

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