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Seul sur Mars

Andy Weir








  • Broché: 408 pages
  • Editeur : Bragelonne (17 septembre 2014)
  • Collection : Thriller
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais) : Nenad Savic
  • ISBN-10: 2352947944
  • ISBN-13: 978-2352947943







Une robinsonnade pour amateur de SF! Que l’on se trouve sur Mars dans le futur ou sur une île déserte au début du 18è siècle, le problème est le même : survivre, c’est à dire trouver de quoi manger et s’adapter au milieu, pour éviter les multiples menaces inhérentes à notre vulnérabilité intrinsèque, qu’elle soit organique ou psychique. Car si  le tube digestif, deuxième cerveau trouve son compte moyennant un changement de diète, le premier cerveau, va affronter un ennemi implacable : la solitude, qui existe, contrairement à ce que dit le poète.

Le pitch : dans un futur tellement proche que l’on pourrait imaginer que c’est maintenant,  (après tout,  les progrès technologiques avancent à une vitesse exponentielle et plus rien n’étonne le public béotien, auquel j’appartiens), un vol habité s’est posé (on oublie le verbe atterrir!) sur Mars. Pas de chance, une tempête trop violente pour que le matériel puisse résister met l’équipage en danger, le repli est non négociable. Malheureusement Mark est laissé pour mort par ses compagnons et se retrouve ainsi naufragé involontaire sur cette planète hostile et très déserte. Pas de poissons à pécher ou d’arbres pour construite une cabane, il faut avoir une incroyable appétence à la survie pour puiser dans les trésors de son intelligence et de son imagination et organiser son salut. Le refuge n’a pas subi trop de dégâts, les véhicules fonctionnent. Reste un problème : la nourriture. Le calcul est simple, pour espérer être récupéré par un prochain vol spatial il doit survivre au bas mot 900 jours. Avec quelques mois de rations pour six. Pas possible.  Une chance, Mark est botaniste : quelques pommes de terre et de l’ingéniosité le transforme en gentleman farmer hyperécolo : 

« Mon trou du cul contribue à mon salut autant que mon cerveau »

Ah oui parce que, hyper important, c’est un petit marrant, notre colon martien. Son humour fait feu de tout bois (ça non plus ce n’est pas possible sur Mars) ce qui rend aussi le récit très digeste pour le lecteur.

Sur l’aspect technique, l’auteur a mon entière confiance : je n’y comprends rien, et je ne vérifierai pas  ses démonstrations sur les propriétés et propositions physiologiques des gaz, ni la faisabilité des bricolages de sonde ou de remorques : je prends ça comme c’est proposé. La SF doit laisser une part de rêves. (D’ailleurs, avais-je bien compris les plans de la cabane de Robinson, naguère?) J’ai cru déceler une faille, à ma mesure : dans son journal, Mark ne parlait jamais de cuire ses patates. Or les patates crues c’est très toxique. Pour découvrir que l’Habitat avait un micro-onde. Objection récusée.

Contrairement à Mark, le lecteur profite aussi en continu des arrachages de cheveux du personnel non naviguant de la NASA, qui élabore des scénarios désespérés pour sauver le soldat Mark. d’autant que les médias et le public se passionnent pour l’affaire.

Je n’ai pas vu le film : et je n’irai sans doute pas le voir : à part pour mater le joli minois de Matt Damon, et admirer les effets spéciaux, je n’en vois pas l’intérêt. Le roman contient tout ce qu’il faut pour passer un excellent moment : suspens (car on peut s’attendre à tout, jusqu’au dernier moment), humour, inventivité. 

Pour les amateurs de SF c’est du petit lait. Pour les réticents au genre : pensez à Robinson (en oubliant Vendredi) . Et tout le monde sera content.





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