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Pères et fils

Ivan Tourguéniev







  • Poche: 320 pages
  • Editeur : Folio (24 janvier 2008)
  • Collection : Folio classique
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Russe) : Françoise flamant
  • ISBN-10: 2070344878
  • ISBN-13: 978-2070344871










Pères et fils est le roman phare de l’oeuvre de Tourguéniev, qui met en scène Bazarov, nihiliste auto-proclamé, et messager des tendances contestataires de la société russe de la deuxième moitié du 19e siècle.
Bazarov est accueilli dans la famille de son ami Arcade. C’est l’occasion pour lui de proclamer haut et fort ses convictions politiques et philosophiques : c’est en fait un matérialiste passionné de science et d’expérimentation, méprisant l’art et le romantisme qui ne sont que balivernes :

«Un honnête chimiste est vingt fois plus utile que n’importe quel poète »

De même pour l’amour et la dépendance qu’il implique, tout cela n’est pour lui qu’une affaire de physiologie (à une époque où les neuromédiateurs et circuits de la récompense n’étaient même pas pressentis )

Les discussions sont animées ( ce qui donne tout son sens au titre, à travers les divergences d’opinions intergénérationnelles) à un tel point que les deux jeunes gens s’éloignent de la ferme familiale. Les voyages forment la jeunesse et notre Bazarov voit ses principes fondre comme neige au soleil alors qu’il s’éprend de la belle veuve Anna Sergueievna. Et l’on peut constater à plusieurs reprises la fragilité des bases théoriques de sa ligne de conduite , avec un sommet lors de la provocation en duel par son l’oncle d’Arcade, puisque Bazarov explique que le duel lui semble un moyen idiot de résoudre les conflits tout en acceptant la confrontation armée.

Le roman commence avec lenteur, et il faut arriver au tiers du récit pour que l’action se mette en place. Voyages, rencontres, sont autant d’occasion d’exprimer des opinions sur la situation sociale en Russie et de mettre les personnages au pied du mur. 


Tourguéniev n’a pas le lyrisme et la puissance d’écriture de Dostoïevski, et les personnages dans leur manque de consistance ne créent pas un point d’ancrage solide pour le lecteur. il n’en reste pas moins que, passées les premiers chapitres, on peut s’intéresser à la narration et surtout à la mine d’informations qu’elle nous livre : c’est une sorte de portrait instantané de la Russie rurale de la deuxième partie du 19è siècle, qui permet de ressentir les prémisses des bouleversements que l’on connaît..



Chacun sait que le temps vole parfois comme un oiseau et d'autres fois se traîne comme un ver de terre ; mais c'est quand on ne remarque même pas s'il passe vite ou lentement qu'on est le plus heureux

*

La toute petite place que j'occupe est si infime en comparaison du reste de l'espace où je ne suis pas et où rien ne me concerne ; et la portion de temps qu'il me sera donné de vivre est tellement insignifiante à coté de cette éternité où je ne suis pas

*
Profite de ta qualité d'animal qui te donne le droit d'ignorer tout sentiment de compassion à la différence des humains que nous sommes, artisans de notre propre destruction.


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