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Purity

Jonathan Franzen








  • Broché: 743 pages
  • Editeur : Olivier édition de l' (6 mai 2016)
  • Collection : OLIV. LIT.ET
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • Traduction (Anglais ) : Olivier Deparis
  • ISBN-10: 2823601945
  • ISBN-13: 978-2823601947





Le contraste est saisissant entre la courte tranche de vie de Purity Tyler que nous narre Jonathan Franzen, et l’épaisseur du support! Plus de sept cent pages, avec une impression de ne plus jamais pouvoir en sortir. Heureusement que l’histoire est intéressante et plutôt bien contée (on est pas non plus dans un chef-d’oeuvre de style littéraire, mais la traduction est passée par là, difficile de pointer le responsable, et de plus la part belle est faite aux dialogues, qui ont plutôt tout à gagner d’une authenticité au détriment du style).

Purity, qui a tellement honte de son prénom qu’elle le cache autant que faire se peut et répond volontiers au surnom de Pip, vit une relation conflictuelle avec sa mère, le point d’achoppement de leurs différents tournant autour de l’identité soigneusement cachée du géniteur de Pip. La quête identitaire de la jeune femme est d’autant plus compliquée que sa mère, enceinte d’elle, a disparu des écrans radar, allant jusqu’à changer de nom pour brouiller les pistes.

C’est un parcours complexe, fait de hasard et de nécessité qui mènera la jeune fille sur la piste de ses origines . 

Ce qui alourdit considérablement le récit, c’est qu’à chaque personnage rencontré, l’auteur se lance dans une ontologie détaillée,  qui met en lumière le déterminisme des histoires, construites sur des rencontres, des circonstances sur lesquelles chaque être humain n’a que peu de contrôle.
Tout cela procède d’une certaine logique, mais c’est une friandise plus proche du far breton que de la crêpe dentelle! 

Le tout est assaisonné d’un contexte historico-social tout à fait intéressant et d’un fond musical qui plaira aux initiés (c’est aussi varié puisqu’à travers les histoires des personnages, on passe des années après guerre à l’époque actuelle).

L’impression globale est celle d’une écriture spontanée avec une trame pas forcément construite d’emblée, et un auteur emporté par son élan créateur.



Qu’en restera  t-il? (il ne me reste quasiment rien des deux opus précédents Les Corrections et Freedom, que j’avais beaucoup aimés). La force du personnage d’Andréa Wolf, charismatique autant que psychopathe obsédé sexuel et illuminé? L’histoire d’un meurtre impuni?  

Pas mécontente d’en être venue à bout, ce qui m’a pris un certain temps, ce n’est pas si facile que ça à lire.




Avec le whisky, la couperose était plus diffusément rosée qu'avec le gin et moins violacée qu'avec le vin. Chaque dîner universitaire permettait d'observer les divers aspects de la couperose.


*

Un accident du développement cérébral faussait le jeu, au désavantage des enfants : votre mère disposait de trois ou quatre années pour vous trafiquer le cerveau avant que votre hippocampe ne commence à enregistrer des souvenirs durables.

*

Il ne voyait aucun risque à allumer la lumière de la cuisinière, mais avoir un esprit compliqué impliquait d'en comprendre les limites, de comprendre qu'on ne pouvait pas penser à tout.
La stupidité se prenait pour de l'intelligence, alors que l'intelligence connaissait sa propre stupidité. Paradoxe intéressant. Mais qui ne lui disait pas si, oui ou non, il devait allumer la lumière.






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