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Comment tout peut s'effondrer. Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes

Pablo Servigne
Raphaël Stevens 
Yves Cochet








  • Broché: 304 pages
  • Editeur : Le Seuil (9 avril 2015)
  • Collection : ANTHROPOCENE
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2021223310
  • ISBN-13: 978-2021223316









J’ai hésité avant de souscrire à la proposition  de Pablo Servigne de m’ouvrir les yeux sur notre avenir à plus ou moins long terme. En ressortirais-je démolie? ou juste plus consciente? 

"Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves."

"Commencer à comprendre puis à croire en la possibilité d'un effondrement revient finalement à renoncer à l'avenir que nous nous étions imaginé . C'est donc se voir amputés d'espoirs, de rêve t d'attente que nous avions forgés pour nous depuis la plus tendre enfance, ou que nous avions pour nos enfants "

Mais à moins de volontairement s’abstraire des médias ( et c’est un boulot à plein temps), il est impossible de se voiler complètement la face. Même en tenant compte du fait que nous sommes informés travers des filtres inévitables (liés à la fois au besoin de sensationnel mais aussi à la masse de sujets et d’événements qui ne peuvent pas tous faire la une), on a quand même bien l’impression que quelque chose s’est détraqué au dessus de nos têtes et sous nos pieds, et que quelques idiots  tiennent les rênes d’un traineau chargé de munitions capables de tout détruire y compris les conducteurs fous.
Certes, naguère , il était impossible d’être informé en temps réel des cyclones et incendies qui ravagent régulièrement nos voisins de planète, mais on voit bien que ces événements sont de plus en plus fréquents et violents.
De même l’immigration, pressentie par quelques visionnaires de la fin du siècle dernier, est là, bien présente à nos portes, et liée au manque d’eau, de ressources, qui entrainent la guerre et donc la fuite. 
Je ne parle même pas de la chimère économique qui orchestre l’ensemble de nos institutions et conditionne la disponibilité de nos besoins vitaux, et des autres possessions matérielles on nous a persuadé quelles étaient indispensables 

Alors on pourrait naïvement compter sur les fameuses alternatives, les énergies renouvelables, durables, ose-t-on même les nommer. Mais que nenni! Les matériaux que requièrent nos tournoyantes éoliennes, les panneaux qui exposent leur surface au soleil, certes utilisent une source d’énergie infinie , mais pour les construire ces bidules, il faut des matières  premières rares et …épuisables. Raté.

Donc c’est mal barré.

Ce que ne dit pas l’auteur, et c’est ce qui le différencie d’un gourou de la dernière heure, c’est quand : dans 10 ans, 20ans , à la fin du siècle? 
Ni comment : on a le choix (encore que non ce ne sera pas un choix ) . Guerre, accident nucléaire, épidémie, famine, fléaux qui pourront se combiner.
Et que restera-t-il de nous : quelques survivants? dans quel état, ou personne?

Tableau bien sombre, désespérant. Oui mais. La politique de l’autruche n’a jamais sauvé les autruches. Et d’autre part, il y a peut-être de l’espoir derrière ce constat affligeant. Pas pour sauver tout le monde , c’est clair. Et je fais le lien avec le magnifique essai d’Abdennour Bidar, les Tisserands, qui se réfère à ces initiatives le plus souvent locales de gens qui comme vous et moi, avec les moyens du bord tentent de « réparer le tissu déchiré du monde ». Cela n’empêchera pas la catastrophe mais la retardera peut-être et la rendra moins douloureuse.

Les études sont claires, les chiffres incontestables, on est arrivé à la fin d’un cycle. Serait-ce le moyen de retrouver le paradis perdu qu’était cette planète au temps des chasseurs-cueilleurs, époque à la quelle, les inégalités étaient minimes entre les individus, dans un équilibre que vint rompre l’élevage des animaux?


Pour paraphraser une célèbre chroniqueuse de Babelio, on est peu de chose, sur une minuscule sphère prétentieuse, qui de toute façon ne survivra pas à la mort du soleil, inéluctable elle-aussi. alors un peu plus tôt, un peu plus tard? 



"Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves."

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"Commencer à comprendre puis à croire en la possibilité d'un effondrement revient finalement à renoncer à l'avenir que nous nous étions imaginé . C'est donc se voir amputés d'espoirs, de rêve t d'attente que nous avions forgés pour nous depuis la plus tendre enfance, ou que nous avions pour nos enfants "
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Selon Harald Welzer, psychologue social et spécialiste des liens entre l'évolution des sociétés et la violence, ces conflits sont amenés à s'amplifier et à se multiplier, car quelles que soient les causes, les humains, par la construction de fictions identitaires, trouvent toujours une justification pour s'entretuer

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Quel pêcheur professionnel anglais réalise qu'avec toutes les technologies de son bateau, il ne ramène plus que 6% de ce que ses ancêtres en bateaux à voile débarquaient 120 ans plus tôt après avoir passé le même temps en mer?

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Être catastrophiste , pour nous,  c'est simplement éviter une posture de déni et prendre acte des catastrophes qui sont en train d'avoir lieu . il faut apprendre à les voir, à accepter leur existence, et faire le deuil de tout ce dont ces événements nous priveront? . C'est selon nous cette attitude de courage, de conscience et de calme , les yeux grand ouverts, qui permettra de tracer des chemins d'avenir plus réaliste.



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