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L'animal est-il un homme comme les autres?

Aurélien Barrau Louis Schweitzer






  • Broché: 144 pages
  • Editeur : Dunod (7 mars 2018)
  • Collection : Hors collection
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français













Voilà un débat intelligent, et dépassionné sur le statut de l’animal. 

Les deux auteurs échangent sur le sujet en adoptant un point de vue complémentaire et nourrissent leurs réflexions des apports de leur interlocuteur : une dialectique platonicienne, à ce ci près que l’illustre philosophe menait le débat avec suffisamment d’adresse  pour que l’élève ne se sente pas manipulé. Ici chacun trace sa propre voie. L’opposition peut se manifester, mais dans le respect de la parole de l’autre et toujours en argumentant. 

Tout l’intérêt vient du fait qu’Aurélien Barrau, et Louis Schweitzer sont tous les deux convaincus de la nécessité de faire changer les comportements (qui pourrait défendre ou justifier le fait de faire souffrir les animaux?. Mais les principes éthiques qui les animent n’ont pas les mêmes origines ni les mêmes objectifs.

Qu’est ce qui différencie l’animal de l’homme? La question peut sembler simple, presque naïve et pourtant : 

« La frontière entre elle vivant et le non vivant, comme entre l’homme et l’animal, a été fragilisée par le progrès des sciences »

Pour corser le débat,  de quoi parle t-on quand on parle de l’animal. De l’espèce,? ou des individus. qui la composent? C’est très différent de s’inquiéter de la raréfaction d’une communauté animale avec pour enjeu une dégradation de la biodiversité,  ou de s’indigner des conditions de vie des animaux destinés à la consommation humaine. 

Bien entendu, il est impossible de faire l’impasse sur les mouvements qui excluent la consommation des produits animaux, du végétarisme au véganisme. Mais doit-on être végétarien pour défendre les droits des animaux? Les conditions de vie et de mort ignobles des poules et des veaux, ne pourraient-elle pas être améliorées, dans le respect de la vie , ne pourrait-on pas réduire la consommation de viande sans la faire disparaître? Voeux pieux, qui font abstraction des intérêts financiers (ceci est mon humble avis).

Autre question : quelles espèces protéger : les chiens, les chats, les vaches, les mammifères. Ok. Quid des poissons? Quid des moustiques qu’Albert  Schweitzer écrasait enAfrique mais respectait en France? L’absence de sensibilité de l’huitre n’est plus un argument : il suffit de verser quelques gouttes de citron sur le mollusque pour s’en convaincre. Cela dit , on progresse, les mêmes arguments étaient applicables aux prématurés qui subissaient les soins médicaux sans précaution, n’étant pas censés ressentir la douleur.


140 pages, c’est court, mais le dialogue est suffisamment bien mené pour que soit passé au crible les notions essentielles. 


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